au fil des rencontres

Publié le par Michèle

 

 

"Parfois, un lecteur me demande pourquoi j’écris, d’où me vient ce besoin, cette urgence. La réponse est dans le passé, dans l’enfance. J’écris pour, au moyen de mots choisis, caresser les meubles, humer les odeurs, goûter le gâteau au chocolat, jouer dans le sable, gravir la montagne, ressusciter les disparus, m’asseoir sur les bancs de l’école, découvrir le goût d’un baiser, connaître l’ivresse d’une étreinte, voyager, grandir, vieillir, changer le monde, me repasser le film, réentendre les musiques !

Les écrivains sont des voyeurs. Les lieux, le mobilier, les mélodies, les pays, les amis, les amours passés sont empreints de joie et de tristesse, je les traduis en phrases, je passe ma vie à raconter des histoires et revisiter le passé et les maisons de l’enfance. Ce n’est pas un choix mais une constatation.

On écrit à partir de son propre fonds, là où cela pulse. On utilise, on partage, on racle, on gratte, on met à nu. Cela vient de l’enfance, le besoin, l’exigence, l’évidence d’écrire, c’est une fulgurance. On n’écrit pas pour soi mais pour raconter une histoire à un inconnu et le faire vibrer. C’est un quotidien d’étudiant, une discipline de vie, une contrainte librement consentie, une pierre à dégrossir. C’est une ivresse inconcevable et magistrale. Mais lire les livres des autres est plus magnifique encore."


Lorraine Fouchet


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"Quand je pense à tous les livres qu’il me reste à lire,

j'ai la certitude d'être encore heureux" disait Jules Renard.

 

Sur la photo, Georges, le plus grand des enfants sur les genoux de sa mère.

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