nos parents,

Publié le par Michèle

Il semble bien que nos parents traversent le temps,

et si le temps marque les signes du vieillissement sur les traits,

les visages qui se rident,

leur tendresse ne vieillit pas, bien au contraire.
Est-ce l'amour qu'ils nous portent qui aurait le pouvoir d'arrêter le temps?

 

Mes parents je les revois chaque jour en fermant les yeux,

là, devant moi, certes,

mon père n'est plus cet homme fort et vigoureux

je le vois plus petit, ses épaules voutées,

comme si la charge était trop lourde;

maman est ridée comme une vieille pomme,

mais les yeux, le regard, la voix présente à mes oreilles

et la main, la pain de papa, si ferme, si grande,

une main qui guide les pas de l'enfant.

 

J'entends encore résonner comme un coup de poignard le

"maman est morte" de ma soeur,

et ce cri de l'enfance...

Non je ne la reverrai plus, nous ne nous raconterons plus rien,

les fleurs, le dimanche,

le vent dans les sapins,

les petits pois écossés dans le tablier sur tes genoux,

tes doutes, tes questions, tes angoisses;

tu n'allumeras plus jamais de feu,

et je ne pourrais plus jamais te gronder pour tes entêtements...

Tu as choisi de partir à la fin de l'été, juste avant cet automne que j'affectionne,

ce moment intime de notre venue au monde,

alors que j'avais encore tant de choses à te dire.

Papa ne s'en est jamais remis, comme un homme perdu, égaré,

après ton départ, 

il avait mis un genou à terre

puis les deux, rapidement, trop vite,

beaucoup trop vite,

à son tour il est parti.


Je ne pourrais plus partager avec lui non plus,

mes réussites, mes joies et mes peines;

vous m'avez laissée seule sur la route

et j'ai dû me répeter mille fois que je ne vous reverrai plus

comme pour m'en convaincre.

 

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