la maison du pont

Publié le par bouipoup

IMG 1963

  “C'est un trou de verdure, où chante une rivière
  Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent; où le soleil, de la montagne fière,
Luit: c'est un petit val qui mousse de rayons.”
  i

 

 

Sommes rentrés depuis 15 jours en Bretagne!

 

Après la pluie et la grisaille du 15 août.. presque l'automne, heureusement la maison est bien agréable au milieu d'un jardin multicolore magnifique!

Profusion de glaïeuls, roses, immortelles, zinias, jolis bouquets en perspective mais surtout jolies toiles naturelles pour les yeux !

et les parfums.. les senteurs de l'herbe fraîche et la rosée du matin sous les pieds nus.. 

 

Tout ceci pour me donner de l'énergie et l'appétit de vivre!

Ces  dernières années ont apporté leur lot de chagrin, deuils, tristesse .. bientôt deux ans depuis que ma mère s'en est allée, sans prévenir, sans dire au revoir, ce 2 septembre...

Et puis le père, d'abord avec "cette cochonnerie de maladie" comme il disait, puis la fin qui n'en finit pas, et ce  22 décembre...

On n'est pas construit avec  ses victoires, on est construit avec ses échecs, ce qui ne marche pas, et comment on le surmonte.

Je pense à eux souvent, chaque jour, l'absence est omniprésente, le vide qu'ils nous laissent ne nous quitte pas.

Avec leur départ, il faut gérer son histoire, il faut aussi se séparer des objets; les objets doivent circuler, ils ne nous appartiennent pas en propre; ils vivront longtemps après nous, ou disparaîtront , les maisons aussi.

 

J'ai plus d'une fois hésité entre accablement et soulagement,

je suis plus d'une fois passé de la nostalgie à l'envie de me laisser envahir par les souvenirs, puis au besoin de les donner, les transmettre pour imaginer qu'ils vivent ailleurs... pour d'autres usages dans d'autres mains.

Cette petite maison au bord de la rivière, j'ai besoin de croire qu'elle sera aimée et choyée par ses nouveaux acquéreurs, tout comme mes parents l'ont aimée et soignée, investie. D'ailleurs ce jeune couple plein de projets avec leur pétillante enfant, me semble plein de sollicitude et d'attention pour le lieu: un jardin, un cheval...

J'ai besoin de sentir qu'elle va revivre entourée d'affection  et non  pas souffrir d'abandon à son tour.

Je me plais à penser qu'ils y seront heureux.


On ne fait pas l'économie de sa mémoire ni de sa douleur, et la vente de la maison de ses parents est sans aucun doute

la phase la plus douloureuse de la séparation, les sentiments se pressent se bousculent.. Que de chagrin au milieu de tant de souvenirs !

Passage obligé après la souffrance vive de la perte, du deuil, pour une lente acceptation de la réalité

afin que vienne le temps de la tristesse empreinte de douceur, comme un rite de passage, une métamorphose .

Vider la maison de ses parents est une épreuve, une mise à l'épreuve, qui ravive la plus infime partie de nos attachements, de nos liens, qui met à jour nos conflits, nos désillusions.

Ce rite de passage nous entraîne après ce temps de chagrin vers de nouvelles joies,

comme après l'hiver une promesse de printemps!

 

Je suis donc plus sereine en cette rentrée, je remercie la vie chaque jour de me donner tant de bonheurs, l'homme que j'aime, mes fils, leurs compagnes de route, deux superbes petits-enfants et bientôt un 3ème !

 

Elle est pas belle la vie ?

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article