juste après la frontière, l'Italie
Ma mère me parlait quelquefois de son arrivée en France
en train par Vintimille,
avec ses parents et ses deux soeurs,
une valise à la main, quelques affaires,
pas grand-chose,
c'est une histoire vécue, l'histoire d'une famille d'immigrés italiens...
C'était l'histoire d'un pays trop pauvre pour nourrir ses enfants,
la tristesse de ceux qu'ils ont laissés derrière eux,
qui les rejoindront plus tard, ou pas,
c'est l'immense espoir d'une vie qui commence,
c'est ainsi que la mienne commence aussi,
dans la préfiguration de la rencontre d'un homme et d'une femme
et quelle belle journée italienne!
le petit village dans la montagne,
une si petite route pleine de virages,
ouh la la, on peut à peine se croiser!
les champs de mimosa sous le ciel bleu,
la petite église
la mairie,
les ruelles
les placettes,
tout est calme,
il fait bon se dorer au soleil
sur les pierres, loin du tumulte de la ville
ici c'est toute la famille !
nichée dans le mur,
une vie de chat!
le berceau de ma mère...
Demeure cette mélancolie comme un fond qui vient griser l'ensemble
elle avait le regard souvent perdu au loin
sans raison particulière, je ne savais pas la douleur du partir.
Aujourd'hui même les moments les plus heureux ont ce parfum venu d'ailleurs